Les 36 stratagèmes chinois sont un classique de la littérature stratégique et leur utilisation peut se faire dans le domaine militaire, celui de l'espionnage, de la politique, ... Voici quelques exemples plus concrets, pris dans l'histoire militaire occidentale du XIXème et du XXème siècle, de manière à y voir plus clair :
- Strat. 1. Duper l'empereur : Lors de l'affaire Dreyfus (1894-1906), l'ambassadeur allemand à Paris Schwartzkoppen est victime d'espionnage. En effet, on lui a dérobé toute une série de documents, dont le fameux bordereau qui servira plus tard à accuser le capitaine juif. Le diplomate a-t-il été la proie d'un "James Bond" ou d'un cambrioleur nocturne ? Non, c'est simplement une femme de ménage à son service, Marie Bastian, qui récupère les papiers qu'il jette tous les jours à la poubelle...
-Strat. 2. Ne pas secourir Zhao, mais attaquer Weï : En 1813, durant la campagne d'Allemagne, l'armée autrichienne (ou armée de Bohème) commandée par Schwarzenberg débouche des montagnes pour attaquer la garnison française de Dresde, dirigée par Gouvion Saint-Cyr. Napoléon, qui a sa réserve générale à Görlitz, prévoit de manœuvrer sur les arrières ennemis en marchant sur Pirna, plutôt que s'aider son lieutenant. Il espère ainsi enfermer l'armée adverse dans un étroit défilé. Malheureusement pour lui, Saint-Cyr lui indique qu'il ne pense pas pouvoir tenir les trois jours nécessaires à l'exécution de cette brillante manœuvre... Lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, le général commandant la Ière armée allemande, von Kuck est attaqué son son flanc droit : la VIème armée de Maunoury s'en prend à son IVème corps à Meaux. Malgré tout, il tente de tourner le flanc gauche de la VIème armée en envoyant son IXème corps attaquer vers Nanteuil. Ce sera cependant un échec.
- Strat. 3. Abattre l'ennemi avec une épée d'emprunt : Ce fut le cas lorsque de 1803 à 1815, l’Angleterre fut le "moteur des coalitions" lancées contre Napoléon, grâce à un effort financier sans précédents. Londres utilisa ainsi les autrichiens, les prussiens et les russes directement contre la Grande Armée, alors qu'elle engageait des effectifs modestes dans la péninsule ibérique contre les français.
Dans ce registre, on ne compte plus les guérillas qui se sont armées sur le dos de l'adversaire en pillant des arsenaux. Durant la Guerre Froide, les soviétiques utilisèrent les nord-vietnamiens contre les américains et ces-derniers armèrent les afghans contre l'armée rouge. Ce fut encore le cas récemment à Mossoul en 2014, lorsque les troupes de Daesh, ne comptant pas plus de 1000 à 2000 soldats, s'emparèrent de précieux véhicules militaires et d'armes lourdes appartenant au gouvernement irakien.
- Strat. 4. Attendre que l'ennemi se fatigue : Lors de la bataille de la Trébie en 218 avant JC entre les romains et les carthaginois, une avant-garde de cavaliers numides fut envoyée par Hannibal pour harceler le camp ennemi. Les romains furieux, se dépêchèrent de marcher contre l'adversaire et ils durent même franchir en toute hâte le fleuve de la Trébie, qui était quasiment gelé puisqu'on était en plein hiver. Pendant ce temps, l'armée carthaginoise attendait tranquillement les romains. Les textes antiques signalent même qu'Hannibal fit distribuer de la nourriture et des boissons chaudes à ses hommes... Je pense qu'on pourrait aisément trouver un exemple de la Guerre du Vietnam, où les Vietcongs ont attendu de pieds ferme les marines américains, alors que ceux-ci devaient franchir une jungle humide et remplie de moustiques pour venir les attaquer (n'hésitez pas à me laisser un commentaire si vous connaissez un cas précis).
-Strat. 5. Piller une maison qui brûle : Ce fut le cas en 1940, quand Mussolini attaqua la France après lui avoir déclaré la guerre le 10 juin. A ce moment-là, l'armée française était largement battue suite aux défaites de Sedan et de Dunkerque contre la Wehrmacht. De même, neuf ans auparavant, l'armée japonaise avait attaqué la Mandchourie, une province de la Chine. Or, en 1931, l'Empire du Milieu était alors en proie à une violente guerre civile entre les communistes de Mao Zedong et les nationalistes de Tchang-Kaï Chek...
-Strat. 6. Faire grand bruit à l'Est pour attaquer à l'Ouest : En 1796, lors de la 1ère campagne d'Italie de Napoléon, celui-ci ordonna une diversion à Valenza au général Serrurier, qui commandait une force de démonstration (composée d'une division). En réalité, le reste de son armée effectua une marche de flanc qui la conduisit à passer le Pô à Plaisance pour tomber sur les arrières de l'armée autrichienne commandée par Beaulieu. Ceci entraîna la bataille de Lodi. Bien plus tard, durant la campagne de Mandchourie exécutée par les soviétiques en 1945, le général Vassilevski a décidé d'organiser de multiples diversions sur l'Amour, alors que son offensive principale venait au contraire de Mongolie, plus à l'ouest. La surprise a été totale pour les japonais puisque ceux-ci n'envisageaient pas que les russes passent par une zone montagneuse et quasi-désertique...
SOURCE PRINCIPALE :- Strat. 4. Attendre que l'ennemi se fatigue : Lors de la bataille de la Trébie en 218 avant JC entre les romains et les carthaginois, une avant-garde de cavaliers numides fut envoyée par Hannibal pour harceler le camp ennemi. Les romains furieux, se dépêchèrent de marcher contre l'adversaire et ils durent même franchir en toute hâte le fleuve de la Trébie, qui était quasiment gelé puisqu'on était en plein hiver. Pendant ce temps, l'armée carthaginoise attendait tranquillement les romains. Les textes antiques signalent même qu'Hannibal fit distribuer de la nourriture et des boissons chaudes à ses hommes... Je pense qu'on pourrait aisément trouver un exemple de la Guerre du Vietnam, où les Vietcongs ont attendu de pieds ferme les marines américains, alors que ceux-ci devaient franchir une jungle humide et remplie de moustiques pour venir les attaquer (n'hésitez pas à me laisser un commentaire si vous connaissez un cas précis).
-Strat. 5. Piller une maison qui brûle : Ce fut le cas en 1940, quand Mussolini attaqua la France après lui avoir déclaré la guerre le 10 juin. A ce moment-là, l'armée française était largement battue suite aux défaites de Sedan et de Dunkerque contre la Wehrmacht. De même, neuf ans auparavant, l'armée japonaise avait attaqué la Mandchourie, une province de la Chine. Or, en 1931, l'Empire du Milieu était alors en proie à une violente guerre civile entre les communistes de Mao Zedong et les nationalistes de Tchang-Kaï Chek...
-Strat. 6. Faire grand bruit à l'Est pour attaquer à l'Ouest : En 1796, lors de la 1ère campagne d'Italie de Napoléon, celui-ci ordonna une diversion à Valenza au général Serrurier, qui commandait une force de démonstration (composée d'une division). En réalité, le reste de son armée effectua une marche de flanc qui la conduisit à passer le Pô à Plaisance pour tomber sur les arrières de l'armée autrichienne commandée par Beaulieu. Ceci entraîna la bataille de Lodi. Bien plus tard, durant la campagne de Mandchourie exécutée par les soviétiques en 1945, le général Vassilevski a décidé d'organiser de multiples diversions sur l'Amour, alors que son offensive principale venait au contraire de Mongolie, plus à l'ouest. La surprise a été totale pour les japonais puisque ceux-ci n'envisageaient pas que les russes passent par une zone montagneuse et quasi-désertique...
KIRCHER François, Les 36 stratagèmes. Traité secret de stratégie chinoise, Editions du Rocher, Paris, 2001.
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