mardi 18 novembre 2014

Deux offensives du Chemin des Dames : une catastrophe, une victoire [collage photos]


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L'offensive du Chemin des Dames de 1917 fait généralement penser à une catastrophe, à une absurdité, à une boucherie.
    A ceci s'ajoute une absence totale d'effet de surprise, une vague de mutineries sans précédents et 30 000 soldats tombés en moins de 10 jours (plus 100 000 blessés) !! Et pour couronner le tout, le plan de Nivelle n'était plus valide avant même que l'attaque ne commence, puisque les allemands ont évacué préventivement leurs tranchées pour se replier sur la ligne Hindenburg, une puissante zone fortifiée. Comme de nombreuses offensives avant elle, l'attaque de Nivelle a été précédée de plus d'une semaine préparation d'artillerie, ce qui a donné largement le temps aux soldats du Kaiser pour se préparer et pour faire venir leurs réserves. De ce fait, quand ils ont donné l'assaut les français n'avaient même pas une supériorité de deux contre un. Enfin, l'attaque des tanks français a été échec du fait de la lenteur et de la vulnérabilité des modèles utilisés. Donc assez logiquement, la déception des militaires, mais aussi de tous les français fut à la hauteur des espoirs importants placés dans cette offensive. Le Chemin des Dames, après l'Artois, la  Champagne, Verdun et la Somme, c'est un peu l'offensive de trop (pourtant, du point de vue des pertes, ce n'est pas la plus meurtrière des batailles de la Première Guerre mondiale).
     L'opération Blücher-York, du nom de deux généraux qui ont combattu Napoléon, ou la bataille du Chemin des Dames de 1918, est par contre placées sous le signe de l'innovation et celui du changement. Cependant, elle aussi verra de nombreux espoirs se transformer en déceptions. En mars 1918, Ludendorff, le chef de l'armée allemande, conçoit une série d'offensives qui doivent tirer parti du retour de nombreuses divisions germaniques de Russie, pour terrasser les alliés et mettre fin à la guerre.  Au niveau tactique, le leader allemand et ses officiers imposent des changements radicaux :
1° La préparation d'artillerie doit être très violente, mais courte, brève pour empêcher l'ennemi de renforcer le secteur attaqué.
2° Le plus grand secret et diverses dissimulations doivent maintenir l'effet de surprise.
3° La supériorité numérique des attaquants doit être conséquente.
4° L'avant-garde des forces d'assaut doit être constituée de troupes d'élite qui doivent s'infiltrer et percer le dispositif ennemi en contournant les points de résistance adverses.
Ces "nouvelles recettes" rencontreront un succès réel qui explique une progression quasiment 8 fois plus importante que celle des français l'année précédente. Le 27 mai, les allemands attaquent à plus de trois contre un, avec 4600 canons sur un front d'environ 60 km (la zone de pénétration initiale étant plus réduite); ils prennent les français totalement par surprise. Les soldats de Foch doivent reculer et appeler au secours des unités de réserves : pour une fois, les pertes de l'assaillant équivalent celles du défenseur (environ 125 000 hommes). La guerre de mouvement est donc bien de retour, quoique pas moins meurtrière.
    Cependant, les offensives de Ludendorff ont plusieurs défauts :
1° Les allemands, comme je l'ai indiqué, ont autant de pertes que les alliés et ce sont surtout leurs troupes d'élites qui s'évaporent. Or, le Reich n'a pas des ressources humaines infinies. En effet, une fois la percé effectuée, les soldats allemands doivent exploiter celle-ci sans soutien sérieux : ils leur manque pour cela des chars.
2° Ludendorff attaque sans avoir un plan d'ensemble efficace. Il sait "gagner, sans profiter de ses victoires", comme dirait un dicton célèbre. Ses seuls objectifs stratégiques sont de détruire les armées alliées, de se rapprocher puis de prendre Paris. Il lui manque une vision opératique cohérente.
Ludendorff est donc un tacticien doué, mais pas un bon stratège et ses victoires restent incomplètes. La Seconde bataille de la Marne mettra fin à ses ambitions.

En conclusion,  on peut affirmer ceci : ce ne sont pas les tanks et les avions qui ont mis fin à la guerre des tranchées, mais bien des questions de tactiques. De plus, la guerre de mouvement n'est pas synonyme de pertes moins élevées et de batailles plus décisives.


SOURCES :

http://www.ossett.net/WW1/Horace_Glover.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Second_Battle_of_the_Aisne#mediaviewer/File:Aisne_Front_1917-Guignicourt.jpg
http://weaponsandwarfare.com/wp-content/uploads/2013/02/dretgfyhjyjtyjt-1024x952.jpg
PRIOR R. et WILSON T., La Première Guerre mondiale 1914-1918, Atlas des Guerres, Autrement, Paris, 2001.
http://www.herodote.net/16_avril_1917-evenement-19170416.php
http://www.bacqueville-medailles.com/index.php/decorations/medailles-militaires#_Toc231711443
http://milguerres.unblog.fr/bataille-de-l%E2%80%99aisne-blucher-yorck/
http://www.laboutiquescienceetvie.com/50-idees-recues-sur-la-grande-guerre-1914-2014.html

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