Frédérique II a remporté beaucoup de batailles grâce à la tactique de l'ordre oblique. Celle-ci est vieille, elle date de la bataille de Leuctres en 371 avant JC, où elle fut utilisée par Epaminondas, mais elle reste efficace au XVIIIe siècle. Comme nous l'avons vu pour Hohenfriedberg, dans ce genre de cas, le roi de Prusse renforce son "aile" droite ou gauche (un corps) et il affaiblit l'autre partie de son armée, qui reste en retrait.
La bataille de Leuctres, remportée par Epaminondas le thébain (grec) en 371 avant JC :
Frédérique II utilisera à nombreuses reprises cette fameuse tactique, notamment à Leuthen en 1757, son chef d’œuvre. Cependant, à Kolin, il échoua et l'usage de ce stratagème ne suffit pas à lui apporter la victoire. Plusieurs facteurs expliquent sa défaite; je vous laisse lire l'article ci-dessous pour en apprendre davantage. Mais dans tous les cas, les soldats prussiens firent preuve d'un grand courage et ils s'acharnèrent, multipliant les assauts.
Une tactique, aussi efficace soit-elle, finit souvent par trahir celui qui l'utilise excessivement. Généralement, les ennemis du stratège concerné s'adaptent à cet adversaire doué et ils développent des contre-mesures. Par exemple, par ses nombreuses manœuvres sur les arrières, Napoléon finit par en exécuter une qui lui est fatale, Saint-Dizier, en 1814. De même, Scipion l'Africain adopta la tactique d'Hannibal (l'enveloppement par les ailes) à la bataille d'Illipa en 206 avant JC, ce qui lui permis de triompher facilement des carthaginois de Magon....
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A noter que pendant et après la Première guerre mondiale, un théoricien militaire nommé Giulio DOUHET inventa un nouvel ordre oblique. Celui-ci consistait à affaiblir ses forces terrestres, qui restent sur la défensive, tandis que l'armée de l'air, bien renforcée, mène l'offensive contre les centres urbains et industriels de l'adversaire. Selon Douhet, des bombardements stratégiques massifs, accompagnés éventuellement de frappes chimiques et incendiaires contre les populations, pourraient contraindre l'adversaire à signer la paix. En bref, l'arme aérienne permet de rompre le blocage stratégique et l'immobilisme propre à la guerre des tranchées.
SOURCES :
JOMINI, Traité des grandes opérations militaires. Critique des guerres de Frédérique II. T1, Chez Magimel, Anselin et Pochard, PARIS, 1818.
GERE François, Dictionnaire de la pensée stratégique, article "Douhet Giulio", Larousse, Paris, 2000.
BURESI Dominique, La Guerre de Sept-Ans, article de la revue CHAMPS DE BATAILLE THEMATIQUE n° 18 de janvier 2011.
http://www.le-cartographe.net/dossiers-carto/europe/40-mon-travail/europe/68-leuctres
http://www.kronoskaf.com/syw/index.php?title=1757-06-18_-_Battle_of_Kolin
http://www.bmlv.gv.at/omz/galerie.php?id=35
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