samedi 10 août 2013

Tactiques d'espionnage ou stratagèmes utilisés par les services de renseignement


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Les "Roméo", en allusion à Shakespeare, sont des agents chargés de séduire des femmes occupant des postes stratégiques. Souvent,  il s'agit des secrétaires de patrons, de ministres, ... Parmi les cas les plus célèbres, il y a eu les nombreuses femmes allemandes ciblées par les agents du HVA, le service de renseignement extérieur de la RDA, dirigé par Markus Wolf. Les "Roméo" s'en prennent aussi à des hommes homosexuels pour ensuite leur faire du chantage.
   Les diplomates-espions ou "agents légaux" sont les premiers agents qu'un état possède dans un autre pays. Il s'agit souvent de secrétaires d’ambassades ou d'attachés culturels. Ils sont rarement refoulés dans leur pays d'origine. Parmi les exceptions, il y a eu le cas des 47 agents du KGB expulsés par Mitterrand en 1983.
   Les immigrants-dormants sont des personnes qui passent la frontière d'un pays tout-à-fait légalement, qui demandent la nationalité correspondante, et qui attendent patiemment qu'on fasse appel à eux. Ils soignent leur couverture pendant au moins 2 ans avant d'agir, en cherchant un emploi, en se mariant, en s'inscrivant dans des clubs sportifs,  ....
   La tactique du faux-drapeau consiste à se faire passer pour un autre service de renseignement que le sien, au près d'une "source". Les agents du Mossad se sont souvent fait passer pour des espions de la CIA, pour persuader des syriens ou des égyptiens de travailler pour eux.
La tactique du faux-confirmé consiste à fournir une fausse preuve, validée par une tierce personne, afin d'être cru par des agents ennemis.
On pourrait ajouter à la tactique précédente, celle de la "(fausse)-recommandation" : un espion est introduit dans une organisation ennemie, en se faisant recommandé par un membre de celle-ci.
   La tactique du faux-transfuge consiste à se faire passer pour un traître aux yeux du service d'espionnage ennemi, alors que l'on travaille en réalité toujours pour l'agence de renseignement de son pays d'origine.
   L'intoxication : désinformer l'ennemi en lui fournissant de faux renseignements pour l'attirer sur de fausses pistes. Pour cela, tous les moyens sont bons : fausses révélations de faux-transfuges, documents falsifiés volontairement abandonnés à l'ennemi, .... Au cours de la 2ème guerre mondiale, les Anglais ont par exemple mis à l'eau un faux cadavre, à proximité des côtes grecques, grâce à un sous-marin. Cet homme, qui portait sur lui des documents confidentiels, devait apparaître comme étant un pilote anglais abattu par la Luftwaffe et ramené sur le rivage par les courants marins. Le but était évidemment d'intoxiquer les nazis sur un pseudo-débarquement dans ce pays-là.
   Le pistage au baryum : à l'origine, c'était le cas de documents classifiés, imprégnés de baryum, un produit discret, mais facilement détectable. Le but était de suivre le parcours du dit-document pour trouver plus facilement la "taupe" qui l'avait transmis à l'agence ennemie. Depuis, ce terme désigne le "marquage" discret d'un document pour qu'on puisse le suivre aisément et identifier les personnes qui l'ont communiqué.
   Le MICE : acronyme désignant les 4 manières pour "convertir" une cible et l'inciter à travailler pour son propre service (MONEY, IDEOLOGY, COERCITION/CHANTAGE,  EGO).
   Le Cry Woolf Syndrome ou le fait de "Crier au loup". Cette tactique consiste à annoncer plusieurs fausses alertes, pour qu'au bout d'un moment, le service de sécurité ennemi abaisse sa vigilance.

Sources :
BAUD Jacques, Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Lavauzelle, Renseignement & Guerre Secrète, Paris, 2002.
BRUNET Jean-Paul (directeur), Dictionnaire du renseignement & de l'espionnage. Dictionnary of Intelligence & espionage, La Maison du Dictionnaire, Paris, 2001.

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