mercredi 11 mars 2015

Trois différents types d'histoire militaire en France : analyse historiographique.


 
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 L'historiographie, c'est l'analyse scientifique de l'Histoire, l'étude des différents "courants" qui touchent cette discipline. Or, cela faisait un moment que je voulais souligner la domination de l'histoire sociale de la Guerre en France pour tout ce qui concerne la "chose militaire". Et ce n'est pas le contenu du "Rendez-vous de l'Histoire" de Blois de l'an dernier qui me fera changer d'avis, bien au contraire.
    Pour être clair, à l'époque de la IIIe république (1870-1940), de Jules Ferry et d'Ernest Lavisse, c'était l'histoire militaire "nationale" qui dominait. On mettait en valeur des "grands hommes" : l'héroïsme de Vercingétorix, les talents innés de Napoléon, les constructions éternelles de Vauban. C'était l'apogée de l' "histoire-batailles", car ces dernières étaient le point d'entrée idéal pour aborder un conflit. Mais l'essor d'un courant historique appelé l' École des Annales, promu par Lucien Febvre, Marc Bloch et Fernand Braudel durant l'Entre-deux-guerres sonna le glas de ce genre d'histoire militaire. Désormais, l'histoire totale et sociale étaient à la mode (environ 1940-1975); seuls les militaires et quelques autres intellectuels publiaient des ouvrages d' histoire militaire "pure".
    En France, l'étude de l'histoire militaire revint à la mode avec le célèbre Dimanche de Bouvines de Georges Duby, publié en 1973. On décida alors qu'on pouvait grouper l'"histoire sociale" et avec l'"histoire militaire" pour créer un nouveau courant : l'histoire sociale de la guerre. Pourtant, même si j'ai mentionné John Keegan dans mon tableau, les anglo-saxons ne sont pas forcément centrés sur cette voie-là. Une autre histoire militaire existe : l'histoire militaire "stratégique", qui analyse les plans des protagonistes, les enjeux géopolitiques des conflits anciens, l'évolution des doctrines militaires, ... Or, malgré l'intérêt maintes fois démontré des études de la revue Guerres & Histoire, beaucoup de maîtres de conférence français considèrent encore que l'étude de la Guerre sous son angle stratégique, revient à "aimer la guerre" ou à être "militariste" !! Ainsi, énormément d'ouvrages français sur la Guerre de 1914-1918 se focalisent sur la seule guerre des tranchées, sur le seul front de l'Ouest, sur la seule période 1916-1917, sur la seule bataille de Verdun.....sous prétexte que ce fut l'époque la plus dure pour les soldats de la République. C'est justifiable, mais c'est quand même très réducteur !

Pour conclure, je citerais les paroles sages d'Hervé Drevillon, lors d'une de ses conférences de Blois : "Avant de s'intéresser aux conditions de vie du soldat, il faut d'abord savoir pourquoi il est là". Cela suppose donc qu'histoire militaire stratégique et histoire sociale de la guerre sont parfaitement complémentaires.

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