"Botter en touche" : l'art de ne pas répondre à une question dérangeante

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Un homme politique a toujours des actions peu glorieuses à cacher, des mauvaises nouvelles qu'il ne souhaite pas ébruiter, des interventions qu'il doit justifier. De ce fait, il est amené à utiliser des moyens rhétoriques pour mal répondre ou ne pas répondre aux questions de ses interlocuteurs, journalistes ou politiciens de l'autre bord.

Répondre à une question par une question, est un cas très courant, exemple typique :

- Que pensez-vous de l'augmentation du nombre de chômeurs au cours du dernier trimestre ?

Réponse 1 : - Parce que vous pensez que notre gouvernement est resté inactif ??

Réponse 2 : - Parce que vous croyez que les chiffres de la croissance sont mauvais ?

Répondre à une question idéologique par un exemple concret, et répondre à une question concrète par une réponse idéologique : voir les interventions de Marine Le Pen. Souvent, lorsqu'on lui demande comment elle va redresser la situation économique de la France, "dans la pratique", elle répond par un argument idéologique du type : "Moi, je ne suis pas là pour discuter de détails techniques. Je suis là pour sauver les français d'une situation désastreuse. Ils ont le droit d'être fiers de leur Patrie !"

Entamer un lourd travail de définition,  nous y sommes confrontés à chaque grande élection, notamment face aux chiffres du chômage. En 2012, Nicolas Sarkozy s'appuyait sur les chiffres du BIT (Bureau International du Travail) et François Hollande sur ceux de l'ANPE - PÔLE EMPLOI. Or, les critères de définition du chômage de ces deux institutions sont très différents.

Entamer une comparaison avec un pays étranger. Regardez-donc toutes les comparaisons qui sont faites, soit avec l'Allemagne (pour l'UMP et la Droite), soit avec la Suède (plutôt pour la Gauche).

Enfin, sur la question des engagements à tenir, il y a les exemples récents du fameux "pacte de stabilité" qui limite l'endettement de la France vis-vis de la zone euro, et l'envoi de soldats français en Afghanistan à partir de 2001.