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Les hélicoptères de combat sont omniprésents dans les conflits contemporains. Ils sont mêmes devenus des symboles forts, comme les nuées de Huey dans "Apocalypse Now".
Pourtant, les retours d'expérience sur ces appareils sont parfois contradictoires et régulièrement les états-majors doivent reconsidérer leur doctrine d'emploi, redéfinir leur rôle, repositionner leur place au sein des forces armées. Souvent, on distingue trois périodes caractérisant les hélicoptères de combat :
- 1940-1960 : naissance des hélicoptères de combat, premiers engagements & expérimentations. L'aérosoutien domine (ravitaillement, renforts, évacuations sanitaires, appui-feu léger, ...), mais les premiers assauts héliportés débutent.
- 1960 - 1990 : apogée de l'aéromobilité. Les forces d'hélicoptères de combat sont organisées en grandes unités aéromobiles semi-autonomes. Elles mènent des opérations héliportées massives et loin dans la profondeur du dispositif adverse. La contre-insurection et la lutte anti-guérilla "boostent" les forces aéromobiles. Plusieurs vagues d'hélicoptères d'assauts doivent être capables de créer des destructions importantes, de créer un "choc opératique".
- 1990 - 2010 : retour à des objectifs moins ambitieux, au combat interarmées. Les hélicoptères de combat sont de nouveaux intégrés à la manoeuvre terrestre, en soutien aux forces au sol. Les chocs de Mogadiscio et de Kerbala illustrent les faiblesses des voilures tournantes, notamment dans les milieux hostiles ou "striés" : zones urbaines, forestières, montagneuses, ....
Quelques constats ou remarques :
- Les soviétiques ont vraiment envisagé des assauts héliportés massifs dans un contexte de conflit de haute intensité. Leurs Mi-6, Mi-26 et autres Mi-8 devaient mener des opérations contre les aéroports ennemis, les bases de missiles nucléaires adverses, les ponts stratégiques, ... Ils devaient clairement réaliser des enveloppements verticaux et soutenir les percées de leurs forces blindées. Dans le cas russe, on peut parler de "manœuvres aéromobiles opératiques". D'ailleurs le célèbre hélicoptère d'assaut Mi-24 Hind est aussi un hélicoptère de transport léger. Cependant, face à l'avance de l'US Air Force sur l'armée de l'air soviétique, on peut se demander ce qu'auraient donné ces opérations héliportées gigantesques. Par contre, les divisions ou les brigades aéromobiles russes sont "lourdes" : elles possèdent des chars légers, des mortiers, des véhicules antichars, ...
- Beaucoup des hélicoptères actuels ont été conçus durant la Guerre Froide. Par conséquent, ils sont chers, ultra-sophistiqués, et peu adaptés aux conflits asymétriques, aux contraintes budgétaires actuelles. Pour preuve : l'annulation du programme Comanche en 2004. Par conséquent, beaucoup de pays européens se voient contraints d'adopter des parcs d'hélicoptères composites. Ceux-ci sont composés de voilures tournantes anciennes, qui ont été modernisées et d'hélicoptères "dernier cris" (ex : COUGAR et NH90 pour la France). Cette option pose des problèmes de maintenance et elle s'avère finalement très coûteuse.
- L'expérience israélienne à Gaza ou au Liban durant les années 2000, au cours de conflits asymétriques, semble confirmer la combinaison suivante : drones d'observation, hélicoptères d'attaque, munitions de précision, snipers héliportés.
- Les hélicoptères de transport lourd comme le Chinook ou le Mi-6 ont encore leur place dans les forces aéromobiles. Ils manquent cruellement à la France, surtout quand on sait que quatre chinook peuvent déposer une compagnie et son matériel en une seule vague.
- Chaque hélicoptère (sauf peut-être les Chinook) peut être armé de mitrailleuses, de pods de roquettes et de missiles. Exemples : les Gazelles Hot, les Mi-8 et les Blackhawk "commandos", les Apaches, les Linx britanniques, ...
- Les Français se montrent empiriques et peu dogmatiques avec leur doctrine de l'aérocombat. En somme, ils replacent les hélicoptères dans le soutien et l'amélioration de la manoeuvre terrestre. Cependant, ils ne renient pas les raids dans la profondeur comme le montre la projection de puissance qu'ils ont effectuée en Lybie et la liste des missions qu'ils confient à leurs hélicoptères est plutôt exhaustive. Par contre, comme les américains, ils insistent sur un engagement interarme et interarmées de leurs voilures tournantes.
SOURCES :
DURAND M, MICHEL B, TENENBAUM E, La Guerre des hélicoptères. L'avenir de l'aéromobilité et de l'aérocombat, Focus Stratégique n°32, juin 2011, IFRI.
Collectif, Les opérations aéromobiles. S'affranchir du terrain. Revue Histoire & Stratégie n°13, de janvier-mars 2013.
DEBAY Yves, Hélicoptères de combat, Histoire & Collection, Paris, 1996.
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