Les Trois Glorieuses napoléoniennes (Photo, commentaires) :

Cette photo, que j'ai prise dans le château de Versailles, incarne selon moi les "Trois Glorieuses napoléoniennes", à savoir les victoires d'Austerlitz (1805), de Jena/Iéna (1806) et de Friedland (1807). Ces trois batailles victorieuses ont permis de soumettre les trois principales puissances européennes ("terrestres"), à savoir, respectivement, l'Autriche, la Prusse et la Russie. Ce furent trois triomphes, trois succès éclatants, même si à Jena, Napoléon avait l'avantage du nombre, tout comme à Friedland. 

Les pertes subies par les français lors de ces trois engagements nous montrent que ces victoires furent peu coûteuses (environ 5000-7000 h, si on ne prend pas en compte les disparus). Mais en soi, les victoires de Fontenoy (1745) ou de Fleurus (1794) ne furent pas plus meurtrières pour notre pays. Ce qui est frappant, c'est l'énorme écart qu'il y a entre les pertes françaises et celles de l'ennemi (rapport d'environ 1 à 4 pour Austerlitz, de plus de 1 à 5 pour Iéna, et de 1 à 2,5 pour Friedland).
Dumolin, dans son Précis d'histoire militaire, a écrit : "En résumé, parmi les batailles impériales, Friedland est peut-être la seule qui, par la simplicité et la netteté du concept, par le bonheur du développement et par l'importance du résultat, puisse être comparée à Austerlitz".

Cependant, on peut se demander si la plus grande victoire de Napoléon n'est pas celle d'Ulm (1805), où il a réussi à détruire une armée sans livrer bataille (je passe volontairement sur l'escarmouche d'Elchingen)....

Sources :
GARNIER Jacques (dir), Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l'histoire de France, articles "Austerlitz", "Iéna", "Friedland/pravdinsk", Perrin, Paris, 2004.